24ème jour de vélo : ciel couvert se dégageant dans l’après-midi avec vent changeant plutôt favorable.
Dernière étape en France sur l’Eurovélo 6, nous passons aujourd’hui les 1300 km : un tiers du parcours total effectué en un mois sur le territoire français. C’est le pays où nous aurons fait le plus de kilomètres et aurons passé le plus de temps. Le ciel est gris ce matin, voire menaçant mais nous n’aurons que quelques gouttes au départ et en début d’après-midi. 10h30, nous quittons tous les trois le camping et la ville de Mulhouse. Les femmes font quelques courses et doivent nous rejoindre à Kembs. La première partie de l’itinéraire se fait toujours sur le canal du Rhône au Rhin qui s’est bigrement agrandi pour un trafic fluvial plus important de Bâle à Mulhouse. Nous traversons la réserve naturelle et longeons la forêt de la Hardt. Premier incident vélocipédique depuis Couëron, Pierre crève de sa roue avant. Nous réparons devant un mémorial à la gloire d’un régiment de tirailleurs Marocain de la seconde guerre mondiale. Enfin, nous arrivons à l’écluse de Niffer qui marque l’embranchement avec le Grand Canal d’Alsace, lequel suit le cours du Rhin. Les femmes nous y rejoignent à vélo et nous accompagnent jusque Kembs, lieu du pique-nique le long d’un petit canal, celui de Huningue. Après une petite sieste bien réparatrice, nous partons tous les cinq pour l’usine Hydroélectrique de Kembs datant de 1932 avec ses 6 turbines produisant 920 millions de KWH par an : très impressionnant. Que dire de l’écluse qui suit à Rosenau, nous ne sommes plus dans la même dimension… Nous traversons la Petite Camargue Alsacienne alors que les femmes nous quittent pour nous retrouver à Huningue et finir l’étape ensemble. C’est un moment important puisqu’il marque les 1300km effectués en France, le passage sur la passerelle des trois pays, symbole d’une Europe pacifique engagée en faveur des mobilités douces puisqu’elle est réservée uniquement aux cyclistes et aux piétons, l’arrivée sur le territoire allemand sur à peine 500m pour se retrouver en Suisse à Bâle et Pierre et Véronique qui arrêtent là leur suivi à vélo avec nous. Nous faisons alors demi-tour (nous visiterons Bâle demain: son centre historique,, sa cathédrale, ses quais et son célèbre trou) pour nous rendre dans l’appartement où nous allons passer deux jours à St Louis. Vivien part demain lui aussi pour une semaine à vélo à travers la Suisse avec une copine grenobloise.
Le Rhin : fleuve frontalier
Le Rhin offre une frontière naturelle à la Suisse, la France et l’Allemagne. Limite de l’Empire Romain, lit de la mythique Lorelei, le fleuve est aujourd’hui l’épine dorsale de la zone la plus peuplée d’Europe et la plus anciennement et densément industrialisée. Le Rhin offre à la Suisse sa seule voie d’accès à la mer. 40% des hydrocarbures importés par la Suisse et 15% de son commerce extérieur transitent par le port de Bâle. Le port de Mulhouse, troisième port fluvial français, accueille plus de cinq millions de tonnes de marchandises par an. Le transport fluvial est perçu comme une alternative fiable, écologique et économique au transport routier.
La petite Camargue alsacienne à Huningue
Réserve naturelle depuis 1982, c’est la plus ancienne et la plus grande d’Alsace. Pelouses sèches, prairies humides, roselières et anciens bras du Rhin abritent 40 espèces d’arbres, 180 d’oiseaux et tout un petit peuple de batraciens et de libellules qui s’ébattent dans ce lieu préservé. C’est l’endroit idéal pour observer la flore et la faune avec ses sentiers balisés et ses observatoires. Maison de la réserve et expositions consacrées au Rhin et au saumon complètent la découverte.
La passerelle des Trois Pays à Huningue
Ce pont, qui traverse le Rhin entre les villes d’Huningue et de Weil-am-Rhein, s’enorgueillit du record de la plus longue passerelle réservée aux piétons et aux vélos : sous vos roues, pas moins de 1 012 tonnes d’acier !